Bien avant d’être enceinte, j’étais déjà décidée à utiliser les couches lavables avec mes enfants, pour moi, c’était une évidence. D’une part parce que ma mère l’avait fait avant moi et ma grand-mère avant elle, et d’autre part, parce que je savais qu’un enfant aux couches jetables génère environ 1 tonne de déchets jusqu’à sa propreté. Cependant, dans le souvenir que j’en avais gardé, les couches lavables représentaient beaucoup d’ouvrage. Hors quand le moment est venu de m’y intéresser, il n’y a pas si longtemps, j’ai réalisé qu’un monde nous séparait de l’époque où ma mère faisait tremper ses couches en coton blanc et les étendait au soleil. Et c’est une partie de ce monde que j’ai envie de vous partager aujourd’hui.
LES TYPES DE COUCHES LAVABLES
De nos jours, il existe plusieurs types de couches lavables dont la complexité d’usage et le prix peuvent largement varier. Pour un roulement de base, on a besoin d’environ 24 couches si on souhaite vivre une expérience agréable avec les couches lavables. C’est donc une bonne idée de prendre connaissance des avantages et inconvénients de chacun des types afin de faire un choix éclairé par rapport à NOS besoins. Voici donc une brève description de ceux-ci :
La COUCHE PLATE, est la couche traditionnelle qui se rapproche le plus de celle que nos grand-mères utilisaient. C’est en fait un simple lange rectangulaire que l’on plie selon la taille du bébé et qu’on recouvre ensuite d’une culotte imperméable. On peut l’utiliser à l’ancienne en la moulant sur le bébé et en la fixant avec des attaches « snappi », qui remplacent dorénavant les épingles à couche d’autrefois. Seule le couvre-couche s’ajuste à la taille du bébé à mesure qu’il grandit. Elle se nettoie facilement et sèche très rapidement. Comme elle est généralement fabriquée en fibres naturelles, elle est très absorbante, mais un feuillet de polar déposé dans le fond de la couche peut s’avérer utile, voir nécessaire, pour amener un effet au sec. C’est la couche la plus économique, mais c’est aussi celle qui nécessite plus de manipulations lors du changement de couche.
La COUCHE MOULÉE ou PRÉFORMÉE, est pour ainsi dire, une version améliorée de la couche plate puisque le lange est déjà sous forme de couche. C’est une couche très absorbante, car toute sa superficie absorbe, ce qui en fait une excellente couche de nuit. Elle est habituellement fabriquée de plusieurs épaisseurs de fibres naturelles comme le bambou, le coton ou le chanvre. Comme la couche plate, elle nécessite l’utilisation d’un couvre-couche en PUL qui s’ajuste à la taille du bébé et possiblement d’un feuillet en polar pour générer un effet au sec, mais elle nécessite beaucoup moins de manipulations que cette dernière. Puisqu’elle est composée de plusieurs épaisseurs de tissu, son nettoyage en profondeur peut s’avérer plus ardu et son séchage, plus long. C’est une couche plutôt dispendieuse.
La COUCHE À INSERT LIBRE, aussi appelée FLIP, est une couche munie d’une insertion attachée à l’intérieur d’un couvre-couche en PUL. Lors du changement de couche, on peut simplement retirer l’insertion, essuyer le couvre-couche et installer une nouvelle insertion. Ce type de couche, comme ceux-ci-haut d’ailleurs, nécessite peu de couvre-couches, car ils peuvent être utilisés plusieurs fois avant d’être lavés. C’est une couche assez économique.
La COUCHE TOUT-EN-UN (TE1) est une couche évolutive qui ne nécessite aucun assemblage ou pliage. L’extérieur de la couche est en PUL et sa partie absorbante est cousue à l’intérieur. C’est, en somme, la couche qui s’apparente le plus à une couche jetable pour sa simplicité d’utilisation. Elle est plus difficile laver en profondeur et elle sèche aussi plus lentement que la plupart des types de couches, puisque l’insertion est cousue à l’intérieur. Certains modèles sont munies d’une pochette pour pouvoir glisser une insertion supplémentaire afin d’ajuster l’absorption. D’autres modèles sont munis de boutons pression pour fixer les insertions supplémentaires. C’est la couche la plus dispendieuse sur le marché.
La COUCHE À POCHE est la couche la plus utilisée au Québec. C’est une couche munie d’une poche, comme son nom l’indique, dans laquelle on peut glisser une ou plusieurs insertions selon les besoins de l’enfant. L’extérieur est en PUL, comme les couvre-couches, et l’intérieur est généralement fait d’une matière qui procure un effet au sec. La couche entière est ajustable selon le poids et la grandeur du bébé, ce qui en fait une couche évolutive. Ce type de couche sèche plus rapidement que la tout-en-un, puisque les insertions sont retirées avant d’être lavées. Elle peut s’utiliser aussi rapidement qu’une couche tout-en-un, à condition d’avoir été préparée et montée à l’avance, ce qui peut être fait aussitôt que les insertions sont bien sèches. Le prix variable de cette couche dépend de sa provenance et la matière textile utilisée pour ses insertions, mais elle demeure plutôt économique.
L’ENTRETIEN DES COUCHES LAVABLES
La partie qui fait souvent peur aux futurs parents quant à l’idée d’utiliser les couches lavables, c’est le fameux lavage. Pour ce qui est de l’entretien, le fonctionnement est assez universel d’une couche à l’autre, même d’une laveuse à l’autre.
Voici quelques principes à observer pour un lavage efficace
QUEL SAVON UTILISER AVEC NOS PRÉCIEUSES?
Il existe des savons spécialement conçus pour l’utilisation des couches lavables, ce n’est pas pour rien. Les savons commerciaux ont souvent trop de « détergents », ils peuvent brûler les tissus à long terme. Certains savons sont trop parfumés ou laissent des dépôts qui peuvent s’accumuler sur les couches et ainsi nuire à l’absorption ou même emprisonner des odeurs d’ammoniaque, qui en plus d’être désagréables, pourraient irriter la peau de bébé. Dans le même ordre d’idées, il ne faut JAMAIS utiliser d’assouplisseurs avec les couches lavables, ceux-ci laissent des dépôts et peuvent rapidement encrasser les couches et, du coup, les rendre moins absorbantes.
Or, voici quelques savons testés et approuvés par les utilisateurs de couches lavables (certains savons sont même disponibles en vrac, youpi!). Il suffit de suivre les recommandations du fabricant pour ajuster les quantités;
???? RocKin’ Green (idéal en eau dure)
???? Détergent pour couches Omaïki de Püre
???? Détergent à lessive de Bummis
DÉCRASSAGE
Quand on parle de couches lavables, on entend souvent le mot « décrasser ». Je n’avais jamais compris ce concept jusqu’à ce que j’utilise moi-même les couches lavables avec mes enfants. Et depuis, je l’applique même sur mes guenilles et mes linges à vaisselle quand je trouve qu’ils perdent de l’efficacité. Le décrassage s’avère utile quand on trouve que les couches sentent mauvais même après le lavage ou lorsqu’on les trouve moins performantes au niveau de l’absorption.
Pour ce faire, certaines laveuses ont une option trempage, mais je trouve que même dans ce cas, rien de tel que de décrasser « à la main » dans le bain, pour être pleinement efficace parce que les couches doivent être complètement submergées.
Voici ma recette simple ;
L’idée ici, c’est de débarrasser les couches de tous résidus, aussi graisseux ou calcaires soient-ils, donc oui l’eau chaude est de mise.
2. Ensuite, on brasse le tout autant que possible. Pour ma part j’utilise des gants à vaisselle.
3. Et enfin, on peut laisser tremper toute la nuit, mais l’opération peut se terminer dès que l’eau refroidit.
4. Ensuite, on fait 1 cycle de rinçage sur la laveuse, puis un autre avec ½ tasse de vinaigre, puis on peut enfin sécher.
Note : Un décrassage se fait toujours sur des couches préalablement lavées et séchées, sinon l’action détergente du mélange opérera sur la saleté de surface au lieu de s’attaquer au vrai problème.
Cette opération peut s’effectuer avec le fameux Oxyclean, mais l’utilisation de ce produit peut abîmer les couches à la longue, puisqu’il est fort en détergent en plus de n’être pas très écologique. J’avoue qu’une fois de temps en temps, c’est très efficace pour faire partir les taches, mais un rinçage vigoureux s’impose.
Encore ici, quelques produits ont été conçus exactement pour cette fonction :
???? Poudre décrassante et détachante Omaïki de Püre
???? Produit Funk Rock de RocKin’ Green
???? Chasseur d’odeur de Bummis
LES SELLES, SUJET CAPTIVANT!
Je vais peut-être garder mes gants blancs pour aborder ce thème, alors voilà :
Il existe des feuillets, qu’on peut mettre dans le fond de la couche, pour ramasser les petits cadeaux plus facilement. Cela dit, il en existe des jetables en matière synthétique, des jetables biodégradables et des lavables. Ce choix revient aux parents, bien entendu. Par contre, je déconseille fortement de les jeter à la toilette, même quand ils sont biodégradables. En effet, quelques tests démontrent qu’ils ne sont pas « biodégradables » aussi rapidement que le papier de toilette, donc ils peuvent avoir des conséquences néfastes sur le système d’évacuation ou d’égouts de la ville. Malheureusement, je préconise l’emploi d’une « poubelle à ???? »; on l’ouvre seulement lorsqu’on est vraiment prêt et on l’amène parfois à l’extérieur pour la vider.
Bref, pour revenir aux fameux feuillets, selon la consistance de ladite matière, il est possible de ne pas en avoir besoin et de simplement secouer la couche au-dessus de la toilette sans même avoir à rincer, dans ce cas, tant mieux. Les bébés qui sont exclusivement allaités, n’ont pas besoin de feuillets, car leurs selles sont complètements hydrosolubles. Même pas de rinçage requis. Certains enfants sont régulés à un point tel, qu’il est possible d’utiliser un seul feuillet, ciblé pour cette heure précise, et de l’omettre pour le reste de la journée. On peut aussi utiliser le feuillet en tout temps, ou inversement, ne jamais en utiliser et simplement rincer la couche, puis la faire sécher avant de la mettre dans le sac ou le seau à couches.
LES PETITES FESSES IRRITÉES
Beaucoup de produits sont déconseillés quand on utilise les couches lavables, car ils peuvent rapidement les « encrasser ». C’est le cas notamment des crèmes à forte teneur en oxyde de zinc ou qui sont fabriquées à base de gelée de pétrole. Les baumes peuvent également « encrasser » les couches de par leur grande concentration en huile et en cire.
Ici, le liniment est un produit très intéressant à utiliser pour nettoyer et protéger les fesses de bébé, car il n’endommage pas les couches. Toutefois, si on doit absolument mettre de la crème (dommageable pour les couches), il suffit d’utiliser 1 ou 2 feuillets, selon l’épaisseur de celui-ci, pour protéger la couche. Encore une fois, il existe des crèmes de change compatibles avec les couches lavables, dont la crème de change Bambou d’Chou, qui été spécialement conçue pour cet usage.
EN CONCLUSION
Le monde des couches lavables est de plus en plus vaste, et parfois trop d’informations d’un coup peut paraître effrayant, mais il y a moyen que ce soit simple. Il suffit de choisir le type de couches qui répond le mieux à nos besoins, puis le reste s’inscrit dans la routine!!
À vous de jouer!
– Kim Pellerin